cycle de Lieder de Franz Schubert « voyage d'hiver » par Frédéric Mazion baryton basse et Éric Pachet piano.
Si
avant Schubert d’autres compositeurs (et parfois non des moindres!)
avaient déjà voulu rehausser le niveau musical du lied (mot allemand
signifiant très modestement chanson, dont le pluriel est lieder) ainsi
que la considération portée à ce genre musical jusque là réputé « mineur
», on peut dire que Schubert est bien le premier à avoir relevé
triomphalement ce défi, et à un niveau si extraordinaire qu’on est fondé
à voir en lui le véritable créateur du lied artistique. Non seulement
il a investi dans ce genre, dès l’adolescence et jusqu’à sa mort
prématurée, la majeure partie de sa création (plus de 600 lieder!), mais
il lui a consacré aussi le meilleur de son inspiration et en a même
fait la sève poétique qui irrigue ses plus belles oeuvres purement
instrumentales. C’est au début de son ultime année d’existence qu’il
couronne tout son oeuvre par ce sublime « Voyage », cycle monumental de
24 lieder (d’une durée d’exécution d’environ 1h15’), dont ses nombreux
successeurs romantiques ou modernes n’auront approché ni l’ampleur ni le
bouleversant paroxysme dramatique, obtenu paradoxalement dans un style
mélodique d’une extraordinaire simplicité apparente (le célèbre n°5 du
cycle, le « Tilleul », est même devenu un de ses chants les plus
populaires!). Voyage ou plutôt errance dans des paysages tyroliens
enneigés à la fois désolants et grandioses, mais en même temps et
surtout, voyage « intérieur » au plus profond de l’âme de celui qui
contemple sans cesse dans la nature refroidie le reflet de son désarroi
et de sa nostalgie au lendemain d’une très douloureuse déception
amoureuse, tout en essayant pourtant de résister au désespoir dans
l’attente inconsciente d’un renouveau, d’un printemps encore
hypothétique… Chacun des 24 lieder marque ainsi une étape, physique mais
aussi psychologique, de ce grand Voyage… Pour ce concert placé en
fin de septembre et donc en fin d’été, un aussi puissant souffle
hivernal procurera donc sûrement une sensation de fraîcheur très
bienvenue!… Mais pour autant, aucun « refroidissement » brutal n’est à
craindre : la mélodie schubertienne est toujours d’une chaleur humaine
des plus évidentes et des plus communicatives!
Tu peux faire une sortie privée, en dehors de ta liste d'amis et donc qui ne dépend pas d'elle. Utilise pour cela la 'sortie sur liste' et choisis tes invités.