du mardi 28 septembre au dimanche 3 octobre
La brume déborde, les arbres se mollissent. A la surface le paysage se dégonfle tandis que du fond du bois, la bête me regarde. C’est là mon premier souvenir d’un monde survenant au côté du mien, une nuit infinie où surgissent et se cachent les bêtes. Cette autre manière d’être au monde que chaque animal déploie, ce que Jakob von Uexküll conceptualise comme le Umwelt : l’environnement sensoriel propre à une espèce ou un individu, de sorte que chaque espèce animale a un monde conditionné par sa perception et ses actions spécifiques. Je l’aperçus cette nuit sans pouvoir le nommer et il ravivait en moi à la manière d’une promesse, ce lien sacré avec les animaux. Un indéfectible lien qui dans l’obscurité des grottes à la lueur du feu nous fit un jour les peindre. Voir les animaux c’est aussi voir ce que les hommes ont vu il y a des millions d’années et voir ce que l’enfant voit. » lire la suite |