Rencontres internationales
Avis de passage
Dans le cadre du festival Les Instants Vidéo, venez participer aux Rencontres internationales à La Friche Belle de Mai de Marseille !
« Une édition spéciale dédiée aux ami-e-s délicat-e-s qui ont ensemencé le jardin des Instants Vidéo. Un festival qui murmure : « Passage, mon beau souci ». Des vidéos à réinventer. Des idées bossues à creuser. Des poèmes à en crier par monts et par vaux, par mots et par vos colères rieuses. »
(Instants Vidéo, Rencontres internationales, Éditorial)
1891, mort de Rimbaud à l’hôpital de la Conception de Marseille. Mourir à la conception, çà ne s’invente pas.
18h Ouvertures des Arts vidéo à l’oeuvre, pour enchant(i)er nos vies au pied du mur du son et des images. Artlocutions de celles et ceux qui vont poursuivre avec l’art et la manière l’aventure des Instants Vidéo et des représentants des institutions qui soutiennent ce festival, suivies d’un avis de passage de celui qui quittera le bateau ivre des Instants Vidéo à l’issu de cette 34e édition.
En guise d’ouvertures, pour donner le ton :
Les Rubâ’iyat (6’ – 1993) / Michaël Gaumnitz (France)
Jérôme Peignot. L’amour, la révolution et la poésie. (2’ – 2016) / Marie-Pierre Bonniol & Mariette Auvray (France / Allemagne)
18h30 (45’) Avis de passages sur les traces du chemin de l’exil de Walter Benjamin sous le soleil et sous la lune.
Deux films en quête de la moindre trace, du moindre geste ou frémissement végétal saisis sur le chemin de l’exil du philosophe allemand Walter Benjamin entre Banyuls et le petit village portuaire espagnol de Port-Bou. Ultime voyage. Septembre 1940. Benjamin se donne la mort.
La dernière marche (35’ – 2006) / Rachel Benitah (Suisse)
Au passage, le degré zéro de la quiétude (10’ – 2021) / Pierre Carrelet & Marc Mercier (France)
19h15 Ravitaillement au Cabaret d’Omar (Khayyam), le poète des ivresses : Boire du vin et étreindre la beauté vaut mieux que l’hypocrisie du dévot.
19h30 Installation-performance Le Banquet des mondes d’Holy groom (30’ – 2021) avec le collectif Ornic’art / Arthur Le Goff, Vincent Costanzo, Andrey Birnfeld, Thomas Preier, Lili Gilier, Kaya Dalke, Christine Bouvier, Rochdy Laribi.
12 rêveurs à la table… une voiture d’un monde d’avant. Holy, le Groom de la web-série, visionnaire déjanté, nous sert un rêve collectif pour se délivrer de sa petite humanité, renouer avec l’animalité et plonger dans la sensation d’infinitude. Il prolongera la collecte de rêves initiée en 2018 suite aux effondrements de la rue d’Aubagne et poursuivie lors des confinements de l’épidémie Covid 19. Points de passages poétiques vers les monde d’après…
20h45 (28’) Faut-il qu’un jour nos chants finissent ? Le passé et l’avenir s’abreuvent au même étang. Les oiseaux multicolores se vêtent d’ombres. Les pétales n’effacent pas la fleur à l’instant de leur chute.
Yesterday’s Tomorrow Morning (8’08 – 2021) Susanne Wiegner (Allemagne)
La montagne de fleurs de Lourdes Castro (10’15 – 2009) / Geneviève Morgan (France – Portugal)
Nuit d’encens (10’20 – 1994) / Marc Mercier (France)
21h15 Concert-performance pour voix seule
Living Room Room / Fatima Miranda (Espagne)
En contrepoint à l’invasion du numérique, des smartphones, des applications, des ordinateurs et de toutes sortes de gadgets dont dépendent la musique électronique et l’art sonore, et dont les installations technologiques réalisent des concerts sans aucune intervention corporelle ou gestuelle, Living Room Room est un concert-performance pour voix seule, intime et a capella, dans laquelle Fátima défend la présence et la corpulence d’UN CORPS seul sans aucun fil. Des muscles entraînés à sculpter l’air avec une amplitude vocale de plus de quatre octaves, une voix utilisée comme un instrument à vent et à percussion.
Sur scène, une voix seule soutenue par une composition poétique, gestuelle, visuelle, tragique et humoristique, qui nous va droit au cœur. La dramaturgie du Living Room Room évolue depuis une atmosphère contemplative, mélancolique, dramatique et rituelle vers une atmosphère de transe frénétique, drôle et un peu folle.
Living Room Room suscite une écoute consciente puis culmine avec une séquence improvisée interagissant avec le public, et avec le silence sonore du lieu, son acoustique propre, son bourdonnement particulier, à chaque fois unique et imprévisible, engageant un dialogue chanté avec l’architecture. Héritière d’une sensibilité ethno-minimaliste, Fátima Miranda est seule sur scène avec ses accessoirs habituels : une voix étendue, l’héritage de l’Orient, son corps, des onomatopées, l’humour, la répétition, l’espace-temps, une inintelligibilité intelligible, elle tourne le dos à la tyrannie des canons de beauté du chant, de la parole et des décors, affrontant le monde à sa manière, elle s’enfonce sans crainte dans la forêt des oralités qui l’habitent encore, chargée de souvenirs phonétiques antérieurs peut-être langage, évoquant des codes de communication déjà éteints mais encore nichés dans l’inconscient collectif. Contrairement à ce que l’on entend habituellement par culture, la poétique inclassable de Miranda atteint une dimension de modernité au sens de ce qui est toujours contemporain, entendu comme civilisation.
14h (70’) Zones de turbulences
Quand avec Pierre Carrelet, nous avons entrepris à pied le chemin de l’exil (1940) de Walter Benjamin, nous imaginions le passage du col entre la France et l’Espagne comme le point culminant d’une extase. L’espace-temps d’un soupir de soulagement. Or, nous fûmes accueillis par un vent glacial et une barrière de fils électriques pour freiner le passage des migrants venus d’Afrique. Le choc de la rencontre du passé et du présent. Du Je et de l’Autre. L’enjeu est en nous. l’égoïsme est hors-jeu. Nouons-nous vous et nous. Soyons turbulents.
Passage (8’20 – 2007) / Cheryl Pagurek (Canada)
Why are people screaming ? (2’54 – 2021) / Bob Kohn (France)
Mouvement figé (3’50 – 2020) / Mana Chuma Teatro (Italie)
Marche Main (2’ – 2020) / Jean-Louis Accettone (France)
Puisque… Poursuivre le tumulte de la matière (9’04 – 2020) / Pascale Pilloni (France)
Points de passage ( 2’- 2020) / Pauline Boucharlat (France)
Traversée (1’09 – 2021) / Judith Lesur (France)
Maintenant (6’35 – 2019) / Marc Mercier (France)
20/21 (2’16 – 2020/21) / Marcello Scuderi (Italie)
The tree (3’01 – 2020) / Reyhaneh Taherverdi (Iran)
Monologues du Paon (29’ – 2020) / Matthew Wolkow (Canada)
Cheryl Pagurek (Canada) Mana Chuma Teatro (Italie) Jean-Louis Accettone (France)
15h30 (71’) Les lieux-dits
Et si l’effondrement avait déjà eu lieu. Et qu’à l’heure présente nous soyons déjà au rebond de nos destinées. L’avenir désiré est à mille lieux de nos rêves alourdis de trop de relâchements. Mais au mi-lieu secret de nos passions, voici que surgit le trouble-fête du bal des vampires (ces libéraux liberticides suceurs d’espoir) : le poème. Ce qui fut informe, prend forme. L’humanité retrouve prise de terre ou brise de mer. Une communauté du désir voit le jour même la nuit.
Ballad for time (6’12 – 2020) / Maíra Ortins (Brésil) (précédé d’une lecture en français du poème de Rilke, La panthère)
Lieux (18’ – 2021) / Jean-François Guiton (Allemagne)
Mars côté Nord (6’ – 2020) / Eléonor Gilbert (France)
Black hole (1’38 – 2011) / Susanna Sulic (France)
Géographie de l’ineffable (12’ – 2020) / Clio Simon (France)
Il mio albero (0’50 – 2020) / Daniela Perego (Italie)
Moi ? Mon monde (3’33 – 2021) / Esmeralda Da Costa (Portugal – France)
Fast rotations (1’ – 2020) / Stuart Pound (GB)
A Breath into a Hole (21’10 – 2021) / Charbel Samuel Aoun (Liban)
Eléonor Gilbert (France) Stuart Pound (GB) Daniela Perego (Italie)
17h (50’) Les fantômes
Le cinéma a une histoire(s), Jean-Luc Godard nous l’a prodigieusement contée(s), Histoire(s) du cinéma (1988). La télévision a une mémoire(s). Elle ne se raconte pas. Elle se montre. Pas à la commande. Elle n’est dans aucune grille des programmes. Diffusée sur aucune chaine. Esclave d’aucun audimat. Elle hante les images et les sons sans prévenir. Elle ne laisse pas d’avis de passage. Les fantômes emportent avec eux leurs traces indélébiles. Alain Bourges télépactise avec eux.
Mémoires de la Télévision (49’25 – 2021) / Alain Bourges (France)
Partie 1) La voix des morts (12’10)
Partie 2) La vie instantanée (24’45)
Partie 3) L’âge ingrat (12’30)
18h15 (30’) Les gestes (du travail, de la poésie, de la musique) dans le guêpier de la technique.
On dit que ce sont les Chinois qui inventèrent le papier. Tous les intellectuels les vénèrent, c’est pourquoi en 68 nombreux furent maoïstes. Ils n’ont pas voulu voir la bête qui est en eux. Regardez la guêpe, rongeant de ses mandibules le bois des poutres, sa salive servant d’agglutinant, le matériau obtenu est du papier dont elle construit ses guêpiers. Depuis lors, l’homme ne cesse de se fourrer dans le guêpier des mots et des techniques, enviant parfois la taille de guêpe pour séduire le client comme dans les « magazines féminins ». Images indigestes. Reste à trouver le geste du travail qui artisane les mots, les images et les sons comme nos sœurs les hyménoptères apocrites façonnent leurs alvéoles.
Les gestes du travail (15’ – 2017/21) / Giney Ayme (France)
C’est égal (15’ – 2021) / Texte et lecture de Florence Pazzottu / Musique Giney Ayme
19h Pause gustative et ivresse au Cabaret d’Omar
Il n’est personne qui sache le secret du futur. Ce qu’il faut, c’est du vin, de l’amour et le repos à discrétion.
19h02 Taxi Rêve – Virée en rêve collectif / Collectif Ornic’art.
Et si le rêve collectif ouvrait des voies possibles sur les mondes d’après. Cette performance propose de rêver ensemble dans la voiture d’Holy, le Groom de la web série Do Not Disturb, à la manière d’un oracle vidéo.
Durée 1h. Jauge limitée à 8 personnes.
Réservation obligatoire : communication.ornicart@gmail.com Renseignements 0658021825
20h15 (60’) Performance musicale, théâtrale et vidéo
Jamel Ibntrewan (Lost in Berlin) (2021) / Catherine Vincent (France)
La nouvelle performance musicale et vidéo du duo Catherine Vincent suit la trajectoire de Jamel Ibntrewan (anagramme de Walter Benjamin), engagé du côté de la révolution syrienne et exilé à Berlin, avec en toile de fond le parcours et les thèmes chers à Walter Benjamin, berlinois qui connut lui-même l’exil à partir de 1933.
21h30 (64’) Un point de lumière dans l’espace qui contient tout l’univers
L’avenir sera en panne de lumière tant que nous demeurerons assis sur le sofa de notre passé, le comptant en long, en large, en marge de nous même par crainte de l’oubli. L’ombre humide de nos servitudes volontaires rouille notre mémoire. La nuit venue, au plus près de la peau d’un être aimé, nos corps tisonnent. La poésie reprend le dessus des ténèbres. La vie s’invente à nouveau.
Une Collection d’Excentricités (17’30 – 2019 ) / David Finkelstein (USA)
Slower (7’ – 2018 ) / Kelly Gallagher (USA)
Aleph (14’ – 2019) / João Cristóvão Leitão (Portugal)
FURTIFS, ou savoir disparaître dans l’angle mort des sociétés de contrôle (8’45 – 2021) / Gérard Chauvin (France)
Sur les fleurs la nuit (3’33 – 2020) / Stephanie Sant (Malte)
El atardecer (Le soir) (5’02 – 2021) / Martín Emiliano Díaz (Argentine – Chili)
Faut-il se souvenir de la nuit ? (5’49 – 2020) / Albane Gayet & Alexandra Roussopoulos (France)
Monoton Blues (3’40 – 1961) / Kessler Sisters (Allemagne)
L’Inouï Totinuit (3’13 – 2008) / Marc Mercier (France)
Albane Gayet & Alexandra Roussopoulos (France) Martín Emiliano Díaz (Argentine – Chili)
14h Table ronde exposée
Dialogue avant vernissage avec des artistes qui exposent des installations vidéo Marie-Pierre Bonniol, Robert Cahen, Renaud Vercey, Olivier Moulaï, Pascale Pilloni, Jean-Paul Fargier, Ornic’art, Richard Skryzak, Michele Sambin…
Les installations vidéo sont des avis de passages que les spectateurs découvrent en se doutant bien que derrière les images et les dispositifs, il y a une intelligence sensible, un regard et des mains, qui ont déposé dans un espace les traces d’un cheminement. Toute trace implique un corps, une voix, un souffle, un geste, une présence. Cette rencontre a l’ambition de faire connaissance avec les auteurs des œuvres que vous découvrirez tout à l’heure. Une œuvre est un acte de présence. Un présent qui n’est point passage, mais qui se tient immobile sur le seuil du temps, nous dit Walter Benjamin.
15h (53’) Une image ne se voit pas à l’oeil nu
La musique n’est que mouvement. Comme l’eau que l’on voit vaguement ou comme deux chats qui se regardent en chien de faïence. Le mouvement est là, dans la tension qui lie les êtres et les choses. Le feu est déjà dans le bois. Jamais l’œil ne saisira pleinement l’image qui vient à nous d’un frémissement inconsidéré. Jamais il ne saisira le silence des corps amoureux qui brûlent avant même de brûler, qui unit l’ombre et la flamme, l’eau fraîche à la bouche assoiffée, l’aile au vent. L’œil se dérobe quand la nudité expose sa présence inachevée.
Abikou (6’30 – 2020) / Alexandra Bouge (France)
Lost Photons (4’14 – 2020 ) / Stuart Pound (GB)
Cibles (1’02 – 2019) / Pierre Yves Clouin (France)
Revision of Evidence (8’ – 2019) / Sophie Salzer (Allemagne)
Look at me (4’25 – 2015) / Mozhgan Erfani (Iran)
Paralelo (9’ – 2021) / Santiago Echeverry (Colombie)
Oltre il visibile (Au-delà du visible) (2’50 – 2020) / Adriana Amodei (Italie)
Exponentials (3’27 – 2021) / Cristina Amiran & Khalil Charif (Brésil)
M 4 2 O r i o n (4’28 – 2021) / Inés Wickmann (Colombie / France)
Essence (1’40 – 2017) / Ali Zare Ghanatnowi (Iran)
Supply (Alimentation) / (0’53 – 2019) / Pierre Yves Clouin (France)
Val (2’ – 2021) / Milan Zulic (Suisse)
By The Sea (4’25 – 2021) / Zlatko Ćosić (USA)
Corrida urbaine (3’15 – 2008) / Marc Mercier (France)