Jean Guidoni troque ses bas résilles contre un costume sombre et revient avec Légendes urbaines.

Interprète fiévreux, artiste intranquille, provocateur excentrique, il prolonge ce cinquième et très bel album d’un concert plein de panache. L’artiste renoue avec la scène, l’écriture et cette veine, troublante, dont il a fait sa marque de fabrique dans les années 80 : une poésie noire et transgressive que personne, depuis, n’a su prolonger.

Foncièrement dramatique sans jamais virer au tragique, Légendes urbaines nous entraîne dans un pays connu où la plume cinglante de l’artiste exhale des flagrances intimes, touchantes et des chansons qui font mouche.

Le verbe est toujours aussi puissant et, au milieu d’ambiances latines et de cabarets, les préoccupations sont similaires : la rue, les matins blêmes, la quête de soi, une nostalgie fauve de regrets blessés et le temps qui passe… La voix est chaude, posée, intense. L’ensemble piano, contrebasse, guitare est très acoustique. Avec sa voix puissante, Guidoni ne choque plus comme autrefois, mais il impressionne d’autant plus. Ne ratez pas ces retrouvailles.