Arno Calleja, Un titre simple, Vanloo, 2019.
Chaque matin, un garçon tient son journal. C'est un journal d'écriture, un journal impersonnel. Le garçon est sans titre, sans identité. Son désir : sortir du programme, se perdre dans les images, flotter dans un présent continu. Violente, l'écriture de ce journal retient mal les dates, et à peine les faits. Pas de dates, donc, mais des milieux (des bars, des forêts, des lacs) où se dissoudre. Pas d'impressions mais des scènes de rues, des scènes de chambres, aussitôt vues, aussitôt transcrites. Pas de poèmes mais des coups de couteau, des explications emportées, des anti-poèmes. Pas de pensées mais des rêves, des détonations, des exorcismes. Vivre saoul. Survivre. S'étranger. S'échapper du genre, déparler, subir les modifications : voilà les travaux et les jours.
Alban Lefranc, L'Homme qui brûle, Rivages, 2019.
Luc Jardie voudrait réunir dans un seul livre toutes ses obsessions : Thomas Münzer, révolutionnaire et théologien, Alain Delon, le porno californien, l'apocalypse et sa mère. Mais le monde autour de lui glisse dans le chaos, et la figure de la mère, terrifiante et comique, menace d'absorber toutes les autres... Dans cette fable romanesque à l'humour incisif et au style incandescent, Alban Lefranc retrace les efforts désespérés d'un homme pour s'affranchir du poids du passé et survivre à l'enfer du monde contemporain. |